Bénédicte Martin, qui fait partie des victimes de P.P.D.A. a raconté comment Frédéric Beigbeder a réagi quand elle est venue lui raconter son agression par le présentateur.
Beigbeder a éclaté de rire. Comme ce smiley agressif et ridicule qu’il avait pris en livre et couverture d’un de ses livres.
Le rire de Beigbeder, je le connais aussi, je m’en souviens bien.
J’ai croisé cet individu dans une soirée à l’époque où Bénédicte Martin a subi l’agression de P.P.D.A. donc tout ceci ne m’étonne pas du tout.
L’éditeur de Bénédicte Martin, quand on lui demande pourquoi il a réagi ainsi répond pour sa défense « j’étais très con à l’époque », et tout le monde rebondit par « ça n’a pas changé ! », sans relever que cette auto-proclamation avec une insulte d’ailleurs misogyne n’est en rien un véritable acte de contrition ni des excuses.
Beigbeder est un client de la prostitution, il ne l’a jamais caché et il a même signé une immonde pétition « Touche pas à ma pute », reprenant sans honte un slogan anti-raciste, alors qu’en l’occurrence, c’est les clients qu’il défendait, certainement pas nous, les femmes prostituées.
On s’en serait bien passée de son avis de merde.
Ne lui ai rien demandé à ce bitard-couillard.
J’ai regardé qui était Bénédicte Martin, cette écrivaine qui portait plainte contre P.P.D.A. Je vois qu’elle a été propulsée par Beigbeder et qu’elle a participé à sa revue appelée Bordel. Et c’est là que ça coïncide avec mon souvenir.
Quand il y a eu le lancement, le premier numéro de cette revue, Flammarion a fait une immense fête dans un club, un club qui n’avait pas le droit de s’appeler un bordel, mais qui en était proche, et j’y étais.
On ne va pas faire de liste de tous ceux que j’ai croisés là-bas, ces mecs de la rive gauche, bourgeoisie intello de Saint-Germain-des-Prés, la plupart imbus d’eux-mêmes, méprisants envers les femmes, mais je me souviens bien d’y avoir vu Florian Zeller et Charles Pépin dont j’aimerais bien qu’ils profitent de leur notoriété actuelle pour dire aujourd’hui à quel point ils ont été aveugles en cautionnant la prostitution légale.
Les victimes de P.P.D.A. ont fait un chemin, j’ai écouté Hélène Devynck, elle a une vraie pensée de la de la domination masculine et de la société patriarcale. Elle souhaite que cesse la culture du viol dans notre pays. J’espère qu’elle et les autres prendront position aussi pour dénoncer la violence qu’est le système prostitutionnel. J’espère que Bénédicte Martin va aussi regretter d’avoir participé à cette « revue Bordel ».
Beaucoup de femmes, qui ont une parole médiatique importante, défendent nos oppresseurs, peut-être sans s’en rendre compte.
Depuis plusieurs années, je ne vais plus dans aucune manifestation féministe, ni le 8 mars ni en novembre pour la journée de lutte contre les violences faites aux femmes.
Pourquoi ? Depuis que des sœurs, anciennes putes se sont faites insultées, tabassées jusqu’à devoir aller aux urgences de l’hôpital. Agressées par des hommes maculinistes ? Non, par des femmes qui se proclament féministes et qui sont soutenues par des associations puissantes.
Hier, à la journée mondiale pour le droit à l’avortement, encore la même chose : des femmes ont agressé physiquement d’autres femmes.
Alors, partout quand j’entends qu’elles vont fêter l’anniversaire de « Me Too », je suis amère.
Pour un certain nombre de « féministes », la sororité, c’est très sélectif.
Les femmes comme moi, les putes qui veulent la fin de notre esclavage, nous seulement ces « féministes » nous laissent crever et donnent des arguments pour que continue notre calvaire quotidien, mais en plus certaines sont prêtes à nous tuer pour ce que l’on représente.
Toute personne qui ose s’affirmer abolitionniste dans notre pays subit les insultes et les menaces de mort.
Ces agressions qui viennent de ce qui devrait être « notre camp », des « féministes », c’est ce qui m’a fait le plus mal ces dernières années.
Tout ce que je constate tient dans ces mots :
Sororité ?
Mon cul !